Charras d'Hier et d'Aujourd'hui - Charras - 16 - abbaye cistercienne de Font-Vive - Grosbot - vue aérienne
Vue aérienne de l'abbaye de Grosbot

LES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES

 

   

                Le site de l'abbaye de Grosbot est typiquement cistercien. Il est loin du monde, au centre d'une forêt et au fond d'un vallon.

  

           Depuis la création de leur ordre, les cisterciens étaient, entre autres, des hydrauliciens qui maîtri-saient l'eau sur leurs sites : soit ils déviaient le cours d'une rivière, soit ils canalisaient le cours d'une source voisine. Ils ont développé un système de canalisations qui apportaient l'eau courante dans les bâtiments pour leur usage quotidien, et aussi pour l'évacuation des eaux usées.

 

         A Grosbot, l'eau vient d'une source située à l'ouest de l'abbaye, dans le pré de la fontaine. Les bâtiments sont au creux de la vallée et il est évident que l'eau de la source a été détournée autour du site et que l'abbaye a été bâtie sur le lit du ruisseau. Pour l'instant, nous ne connaissons que deux canaux principaux, l'un qui passe à côté des bâtiments, et l'autre qui passe au-dessous.

 

              L'eau entre dans un canal souterrain à l'ouest du mur d'enceinte de l'abbaye. Ce canal voûté passe sous le potager au nord du bâtiment et l'eau sort à peu près 200 m plus loin à 1'est. L'eau va dans un grand bassin (le vivier), puis sort dans un autre canal qui l'amène par une série de petites écluses vers l'étang. Après l'étang, à quelques centaines de mètres de l'abbaye, l'eau disparaît sous terre.

   

            Nous n'avons pas encore trouvé de canaux secondaires qui amenaient l'eau de ce canal à l'intérieur des bâtiments, mais si nous suivons le plan typique d'une abbaye cistercienne, on peut imaginer qu'il y en avait plusieurs conduisant l'eau au-dessous de l'aile nord vers la cuisine, le lavabo et les latrines. Néanmoins, nous avons trouvé entre l'abbaye et le vivier, deux sections d'un canal médiéval, à l'est du bâtiment, et aussi un canal plus récent qui, on peut être sûr, utilisaient l'eau qui venait de ce canal principal.

 

             Il y a un deuxième canal qui vient des sources. Il nous semble que ce canal n'est pas d'origine mais date de la restauration des bâtiments pendant le 17ème ou le 18ème siècle. Il traverse le pré de la fontaine, entre dans un bassin juste à l'intérieur du mur d'enceinte et puis passe sous le grand jardin, sous l'aile ouest et sous la cour intérieure. Il a été trouvé par hasard pendant la restauration de l'aile ouest et nous l'avons réutilisé pour l'évacuation des eaux pluviales. Ensuite, il passe sous la sacristie de l'aile est. Des recherches ont été effectuées en 1996, et une autre section de canal qui passe sous la salle capitulaire d'origine a été trouvée. Les deux canaux sortent des bâtiments au même endroit, à côté du transept nord de l'église.

 

   Après cela, nous ne savons pas. Il y a évidemment un canal pour toutes les eaux usées qui passe sous les arbres ou le chemin près de l'église et qui amène ces eaux dans le vivier ou dans le pré vers l'étang. Mais nous n'avons encore trouvé ni le canal, ni la sortie.               

 

             C'est le système hydraulique de l'abbaye de Grosbot qui a été décrit, mais il ne faut pas oublier que, avant Grosbot, il y avait l'abbaye de Font Vive ici, qui datait du 10ème siècle, peut‑être même avant. Nous ne savons pas si le site de cette abbaye plus ancienne était sous l'abbaye actuelle, à côté, ou encore plus loin... Mais à l'occasion de recherches archéologiques récentes, ont été trouvés des vestiges d'un bâtiment avec des sarcophages à l'intérieur, et à l'extérieur, à l'est de l'abbaye actuelle.

 

   Nous nous demandons si nous n'avons pas trouvé le site de l'abbaye de Font Vive ? Si nous l'avons trouvé, il est très intéressant de noter que l'emplacement se trouve dans la partie la plus au creux du vallon où, même au mois d'août, nous avons trouvé l'eau près de la surface. Avec le nom de Font Vive, et un emplacement le plus humide possible, il faut dire que l'eau était toujours d'une importance primordiale, ici.

 

 

 

 

Nous remercions les propriétaires de l'Abbaye pour ce texte